Notre dessin de la ville peut tenir lieu de description (Pl. LIV). La vue est prise du pied du mont Ébal, dont la forme et l'aspect sont à peu près les mêmes que ceux du mont Gerizim; seulement le ravin qui de ce dernier descend vers la ville, et qui se trouve dans le milieu de notre dessin, est mieux garni d'oliviers que les autres parties de la montagne, et surtout que les flancs rocheux du mont Ébal. Nablous est si bien entourée de ses brillants jardins, que les maisons en sont cachées à la vue jusqu'à ce que l'on s'en approche. Les voyageurs dressent ordinairement leurs tentes près de la porte occidentale de la ville. Ils trouvent en hiver un gîte assez confortable chez l'un des habitants chrétiens; mais ce qui rend peu agréable le séjour dans la ville même, ce sont les injures auxquelles, de nos jours encore, on est exposé de la part de la population Musulmane. Aussi, à l'exception d'une belle porte gothique, artistement sculptée, que l'on remarque à l'entrée d'une ancienne église, dès longtemps convertie en mosquée, Nablous ne nous offre rien d'attrayant. Les rues y sont moins généralement voûtées qu'ailleurs en Palestine et assez larges. Les maisons sont vastes et solidement construites. La population paraît active et industrieuse. Le chiffre peut en être evalué à 8 ou 10,000 âmes. Outre les Musulmans, on compte environ 400 Chrétiens grecs, 150 Juifs, autant de Samaritains et 50 Protestants. Les voyageurs vont d'ordinaire visiter la synagogue des Samaritains, derniers restes de cette secte singulière. Ce n'est pas autre chose qu'une chambre dans la maison du prêtre; mais leurs manuscrits du Pentateuque en caractères samaritains, hébreux et arabes, et entre autres le grand rouleau de parchemin, qu'ils prétendent avoir été écrit par Abihu, fils de Phinéhas, méritent d'être examinés. Une autre curiosité digne d'intérêt est bien aussi le vieux prêtre, père du prêtre actuel, avec sa magnifique barbe chenue et son air de gravité patriarcale.