Nous traversons la rivière Auwly ou Auwaly, l'ancien Bostrenus, auprès de son embouchure, trois quarts d'heure environ avant d'arriver à la ville. En approchant, nous tombons au milieu d'une foule comme on en rencontre toujours aux portes des villes de quelque importance. D'autres voyageurs -- des voyageurs de toute espèce -- les uns à cheval, les autres montés sur des chameaux, d'autres à pied, se mettant en marche pour Beirout, nous suivent ou nous rencontrent (Planche IV). Ayant enfin dépassé les jardins au nord de la ville, que nous laissons à notre gauche, nous arrivons à la porte nord-est, et, après avoir traversé quelques étroits et sales passages, en partie voûtés, qui ici sont appelés rues, nous pouvons prendre notre refuge dans le couvent ou khân français. Quelquefois les voyageurs campent à l'extérieur, à l'est de la ville, sur un cimetière mahométan qui est assez agréablement couvert par des syringa persica; mais, outre que l'endroit est tout à fait public, le ciel nous annonce que la pluie est proche, et nous jugeons qu'il vaut mieux coucher dans une chambre en ville que sous une tente à l'extérieur.